
Ode aux Fascines
Ah !
Quel lieu d'étrangeté
Sensuelle et lyrique
Nous obsède
Nous, francs-penseurs,
Sans temps, sans guerre, sans rien
Nous roulons et roulons,
Fantasques moines de septembre
Dans le vieux Fagotistère
Tel Polyphème dans son trou.
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Fagots de septembre
Astres du renouveau
Citadelles de tiédeur
Promesses
De braises amantes d'une mémoire
Charbonneuse
Demeurez secrètement
Sous la lucarne sans issue.
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Chroniques des Anciens
Persiflages de Moyen-âge
Fantasmes de limaces,
Sous les falourdes poussiéreuses
Se multiplient les Rats.
Gargouilles de proies
Avez-vous donc une âme ?
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Ligots de septembre
Astres du renouveau
Citadelles de tiédeur
Promesses
De braises amantes d'une mémoire
Charbonneuse
Demeurez secrètement
Sous la lucarne sans issue.
-
Butte d'Orval de septembre le soir,
Autour, point de sang mélangé à la pluie,
Mais un champ de morts
Qui, silencieux et tristes,
Gisent
Dans les haleines de roche
Et de terre mouillée.
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Javelles de septembre
Astres du renouveau
Citadelles de tiédeur
Promesses
De braises amantes d'une mémoire
Charbonneuse
Demeurez secrètement
Sous la lucarne sans issue.
-
Un religieux, sur un banc,
Noue des bouts de ficelle
Et compte
(C'est jour de pluie)
Les gouttes d'eau gémir
Sur les pierres tombales
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Cotrets de septembre
Astres du renouveau
Citadelles de tiédeur
Promesses
De braises amantes d'une mémoire
Charbonneuse
Demeurez secrètement
Sous la lucarne sans issue.
-
Exorcisme d'un autre temps,
Ici, plane
L'odeur fétide des gâtines,
Les remugles d'humus
Et de parquets moussus.
Dans la crypte enterrée
De l'église normande,
Par vents et marées, nous,
Les grands pontifes chagrins
Aux barbes d'ivoire
Brûlons.
Nous pleurons nos substances
Qui fondent
Comme carbonisent chandelles.
-
Margotins de septembre
Astres du renouveau
Citadelles de tiédeur
Promesses
De braises amantes d'une mémoire
Charbonneuse
Demeurez secrètement
Sous la lucarne sans issue.
C.A.
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